La compagnie aérienne Lufthansa de nos jours

Lufthansa

Lufthansa après la réunification de l'Allemagne

L'occasion de développer son réseau se présente pour Lufthansa en 1990 grâce à la réunification de l'Allemagne suite à la chute du mur de Berlin, en novembre 1989. La compagnie est autorisée à ouvrir une ligne vers cette ville, entité enclavée dans l'ex-RDA, nouvelle capitale (comme elle était l'ancienne) de l'État unifié. Lufthansa n'avait plus desservi cette cité symbolique depuis 45 ans, c'est-à-dire depuis le démantèlement subi par le pays à la fin de la guerre. L'hégémonie de Lufthansa sur l'ensemble du territoire allemand est confortée par la disparition de son homologue est-allemande Interflug, incarnation du régime déchu.

Cependant, en 1992, Lufthansa, compagnie nationale, doit faire face à une situation de crise économique. La direction envisage la suppression de 1000 emplois. Finalement, la solution retenue pour maintenir la compétitivité de l'entreprise est la privatisation qui se fera de manière progressive à partir de 1992 et jusqu'en 1997. C'est aussi en 1997 que, pour la première fois de son histoire récente, Lufthansa annonce des bénéfices au premier trimestre. L'aéroport international de Francfort est confirmé comme « hub » principal, mais le trafic est rééquilibré vers l'aéroport international Franz Joseph Strauss de Munich afin de désengorger la plate-forme phare.

Toujours en 1997, est lancée, sous l'égide de Lufthansa, l'alliance mondiale « Star Alliance », le premier regroupement d'envergure internationale de transporteurs aériens. Outre Lufthansa, l'alliance comprend initialement Air Canada, la compagnie scandinave SAS, Thaï Airways et United Airlines. D'autres compagnies telles que Air New Zealand, Austrian, Singapore Airlines, Varig, la portugaise TAP et Air China se joindront à cette alliance au fil des ans. Ainsi, la « Star Alliance » anticipe-t-elle les rapprochements qui se généraliseront dans le domaine aérien au début des années 2000.

Le tournant du XXIéme siècle

Au tournant du XXIéme siècle, Lufthansa se positionne en misant sur l'innovation et la qualité. Elle prend une option sur 15 airbus A 380, futur gros porteur fabriqué à Toulouse. En 2005, elle acquiert Swiss (Swiss International Airlines), compagnie aérienne helvétique émanation de la Swissair, alors en déconfiture, qui a fusionné avec Crossair. C'est à cette occasion que Zürich devient la troisième plate-forme de la compagnie et que Lufthansa célèbre le cinquantième anniversaire de sa renaissance. Cette acquisition consolide la compagnie aérienne dans son rôle d'acteur majeur sur le marché mondial.

En 2008, Lufthansa montre des velléités d'absorption d'Alitalia, alors en difficulté, mais sa tentative échoue quand la compagnie italienne préfère finalement se rapprocher d'Air France (qui a déjà fusionné avec la néerlandaise KLM pour former le premier groupe mondial). Lufthansa est actuellement en pourparlers avec la compagnie SAS, membre fondateur tout comme elle de la Star Alliance.

Aujourd'hui, Lufthansa est une société aéronautique riche de 93000 salariés, transportant annuellement 62 millions de passagers (chiffres de 2007), 1,736 millions de tonnes de fret et réalisant 19,847 milliards d'euros de chiffre d'affaires (en 2006). Ses résultats ont régulièrement progressé entre 2001 et 2007, passant de 21 à 1300 millions d'euros. Sa flotte se compose de plus de 300 appareils, principalement des Boeing et des Airbus mais également des Bombardier et des MacDonnel Douglas. Elle a en commande 20 nouveaux Boeing 747-8s, pour lesquels elle installe un hangar de maintenance à Francfort. C'est également à Francfort que la compagnie investit dans la construction d'un nouveau terminal. Elle a fondé Lufthansa Cargo en association avec DHL Express, entreprise spécialisée dans la messagerie et l'expédition.

La Star Alliance comprend à ce jour 21 membres sans compter les partenariats plus ponctuels avec des compagnies locales susceptibles de relayer ses vols longs courriers pour affiner l'offre. Dans cet esprit, des compagnies comme Air India, Air Baltic, Mexicana, Qatar Airways ou Japan Airlines apportent le complément pour acheminer la clientèle au-delà des terminus propres aux lignes Lufthansa.

Par ailleurs, la réflexion de la direction de Lufthansa porte sur la concurrence exercée par les compagnies low cost (sur les moyens courriers seulement) et pourrait l'inciter, dans un avenir proche, à réorienter la politique de développement de la société. Présidée par Jürgen Weber, un ingénieur allemand formé au MIT américain de Boston, passé par toutes les directions techniques (maintenance, opérations, conception) et administratives de Lufthansa, la compagnie compte dans ses rangs Wolfgang Mayrhuber, chargé de la direction du directoire, lui-même passé par MIT et initiateur du concept « Miles More ». Ce dernier consiste en la possibilité pour la clientèle Lufthansa de s'enregistrer en ligne, d'imprimer sa carte d'embarquement (sous réserve de posséder un compte auprès de la compagnie) et de choisir son siège côté hublot ou côté couloir. Cette facilité s'étend à l'ensemble des compagnies du réseau Star Alliance. Le docteur Wolfgang Röller (qui avait mené à bien la phase de privatisation) occupe la présidence d'honneur de Lufthansa.

Principales destinations desservies

Lufthansa dessert les 5 continents. En Europe, les destinations allemandes sont majoritaires avec 17 destinations dont Munich, Berlin, Hambourg, Stuttgart, Francfort pour les principales métropoles, mais aussi Paderborn, Friedrichshafen, villes de moindre importance sur le plan de la population. Plus de 80 lignes continentales sont également exploitées, parmi lesquelles toutes les capitales et les principales villes avec une prédilection pour les cités de la vieille « hansa » médiévale : Göteborg, Stockholm, Helsinki, Oslo, Bâle, Linz, Stavanger ou Graz.

Au Moyen Orient, les destinations sont diversifiées quoique peu nombreuses (16). Elles incluent aussi bien Koweït City que Téhéran, Tel Aviv ou Beyrouth, mais la concurrence empêche pour l'instant l'implantation sur certains sites longtemps considéré comme chasse gardée des compagnies françaises ou britanniques. En Afrique, le choix de Lufthansa se porte sur des destinations phares comme l'Afrique du Sud, la Libye, le Maroc ou encore l'Égypte, car là encore, l'Angleterre et la France sont omniprésentes sur le territoire de leurs anciennes colonies. En Amérique, c'est essentiellement le trafic sur le nord- atlantique qui est visé avec tous les grands centres des États-Unis de New York à Los Angeles et de Miami à Boston en passant par le Canada, avec Montréal. Pourtant, les villes de Rio de Janeiro et Sao Paolo au Brésil et Santiago du Chili sont aussi couvertes rappelant que dans sa version antérieure à la Seconde Guerre Mondiale, la « vieille » Lufthansa avait été l'une des compagnies pionnières dans le transport aéropostal et de passagers sur l'Atlantique Sud, alors en concurrence avec l'Aéropostale française de Jean Mermoz.

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