La compagnie aérienne American Airlines de nos jours

American Airlines

Le tournant historique du 11 septembre 2001

Autre tournant dans l'histoire de la compagnie, American Airlines fonde, en 1999, l'alliance « Oneworld ». Il s'agit, en partenariat avec British Airways (basée à Londres), Cathay Pacific (dont le siège se situe à Hong Kong), Canadian Airlines (siège à Calgary, Alberta) et Qantas Airways (compagnie australienne de Sydney), de créer un véritable réseau transnational par un rapprochement logistique. Cette même année 1999, American Airlines prend livraison de ses premiers Boeing 737 et 737-800 qui viennent étoffer sa flotte.

Dans le prolongement de ces acquisitions, la compagnie est bientôt endeuillée par les attentats du 11 septembre 2001. Deux de ses appareils sont utilisés par les terroristes. L'un s'écrasera sur le World Trade Center, l'autre sur le Pentagone. C'est également le vol 63 de la société la ligne Paris-Miami que retiendra Richard Reid dans son intention de faire explose l'appareil en vol en dissimulant des explosifs dans sa chaussure. Heureusement, sa tentative échouera mais la conjonction de ces événements et le choix de la compagnie sera cause d'un véritable traumatisme affectant le personnel et les voyageurs potentiels. Effectivement, on peut voir dans ce choix des kamikazes la recherche d'un symbole, American Airlines représentant la toute puissance américaine. Évidemment, et à titre secondaire en regard du drame, la compagnie souffrira, pour un temps, d'une certaine méfiance d'éventuels voyageurs affectant son développement, alors que 10 ans plus tôt, elle avait célébré son milliardième passager, bien qu'elle ne soit pas responsable des défaillances du système de protection aéroportuaire. Mais les candidats au voyage penseront que c'était le symbole du capitalisme américain qu'elle représentait qui était visé autant que les objectifs retenus et que le risque de récidive n'était pas négligeable.

Reprise de l'expansion

En 1998, Robert Crandall avait quitté la présidence et été remplacé par Donald J. Carty. Ce dernier se charge des négociations relatives à la banqueroute de TWA et au rachat de ses activités avec comme conséquence l’ouverture d’une nouvelle base à Saint Louis, Missouri, point d’attache principal de la défunte concurrente. L’opération ne se fait pas sans difficultés, particulièrement en ce qui concerne le personnel de TWA, qui, à de nombreux postes, fait double emploi. Les années suivantes sont marquées par un déficit chronique des comptes de résultats. Toutefois, American Airlines poursuit son expansion en investissant de nouveaux marchés dont l’Irlande, l’Inde et, essentiellement, la Chine continentale, après avoir inauguré sa plus longue ligne régulière avec la ligne quotidienne Chicago - Shangaï. Cette politique conquérante, complétée par une rationalisation des coûts, conduit à une remise à flots du bilan et la compagnie annonce en juillet 2005 avoir renoué avec le profit.

Simultanément, le transporteur redistribue la carte de ses plates-formes au profit de Tulsa (Oklahoma) qui devient un centre de maintenance et de réparations et au détriment de Kansas City dont le rôle décroît. La flotte d’American Airlines est en passe d’être renouvelée suite à la commande de 76 Boeing 737-800 livrables entre 2009 et 2012, au détriment des Airbus A300 peu à peu remisés sur la base de Roswell (Nouveau Mexique). Mais l’année 2009 est défavorablement marquée par la suspicion, relatée par la presse américaine, que la société présente des failles dans sa maintenance des appareils et illustrée par l’accident, le 22 décembre 2009, d’un avion de la ligne 331 reliant Miami à Kingston (Jamaïque) lors de l’atterrissage. Sans faire de décès, l’incident fera 90 blessés sur les 154 personnes présentes à bord.

En dépit de ces difficultés, somme toutes à relativiser compte tenu de l’importance du réseau American Airlines, la compagnie s’intéresse à présent à Japan Airlines, société nationale japonaise financièrement exsangue. Sur cette possibilité d’acquisition ou du moins d’entrée dans le capital, American Airlines se trouve en concurrence directe avec le géant du transport aérien Air France – KLM et l’américaine Delta Air Lines, toutes deux partenaires au sein de « Sky Team », pendant de l’alliance Oneworld dont American Airlines est membre fondateur.

Sur un marché en perpétuelle évolution, American Airlines reste un acteur majeur du transport aérien, qu'il s'agisse du nombre de passagers transportés, du nombre de lignes exploitées ou du chiffre d'affaires généré, juste derrière Air France KLM, et ce malgré la prolifération des compagnies low cost, il est vrai plus spécialisées, pour l'instant du moins, sur les vols court et moyen - courriers. À sa couverture exhaustive du territoire nord-américain incluant plus de 70 destinations d'Anchorage (Alaska), à Orlando (Floride), de Houston (Texas) à Washington (D.C), en passant par Albuquerque, Las Vegas, Minneapolis, Palm Springs, Philadelphie, Portland, etc., elle a su ajouter le Canada (Montréal, Toronto, Vancouver, Calgary), l'ensemble des Caraïbes (Îles Caïman, Haïti, Saint Domingue), l'Amérique centrale (Guatemela, Mexique, Panama…), les principales destinations sud américaines (Chili, Colombie, Brésil, Argentine, Bolivie…), l'Asie au sens large (Pékin, Shangaï, Delhi, Tokyo) et, sur le terrain naturel d'Air France, 9 destinations dont Londres, Paris, Milan, voire Moscou. Au total, la compagnie dessert 170 destinations de par le monde.

American Airlines, avec son blason jamais modifié à ce jour, représentant ses initiales (une bleue, l'autre rouge entre lesquelles se déploie un aigle stylisé) fait partie intégrante de l'aéronautique américaine commerciale dont elle reste le fer de lance. Ses slogans commerciaux conquérants « We know why you fly », « Fly the american way », « Based here. Best here », montrent à quel point la confiance règne au sein de l'entreprise sous l'impulsion du nouveau directeur de la société Gerard Arpey. Par ailleurs, American Airlines a été récemment couronnée meilleure compagnie nord-américaine et, dans les années 1970, la célèbre société américaine de poupées Barbie lui a consacré une figurine vêtue de l'uniforme de la compagnie en hommage à son rôle dans le rayonnement de l'american way of life.

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